
PRÉSENTATION DE L'ORMEAU
Présentation de l'ormeau
Ce gastéropode singulier, souvent surnommé "oreille de mer" en raison de la spirale de sa coquille qui évoque une oreille, porte sa coquille sur son dos, un peu à la manière d'une tortue. Il se déplace grâce à un large pied qui occupe une grande partie de sa coquille. Cet organe est également prisé pour sa saveur, qu'il soit dégusté cru ou cuit.
Une coquille aux reflets nacrés fascinants
L'ormeau est connu pour la splendeur de sa coquille en nacre. Celle-ci présente des teintes éblouissantes de vert et de bleu, particulièrement chez certaines espèces comme :
- Haliotis rufescens (espèce américaine, côtes du Pacifique) : coquille extérieure rouge ocre.
- Haliotis iris (espèce de Nouvelle-Zélande) : nacre aux reflets vibrants.
Les ormeaux sont appréciés aussi bien en France, où ils se consomment le long des côtes bretonnes, qu'en Asie, notamment en Chine et au Japon, sous le nom d’abalone.
Usages traditionnels de l'ormeau
Artisanat des peuples premiers
Les coquilles d'ormeaux ont été utilisées par les peuples premiers pour leur nacre. Par exemple :
- Amérindiens de la côte ouest : incrustations dans le bois pour des totems ou masques.
- Maoris de Nouvelle-Zélande : décoration de proues de bateaux.
Pêche et appâts naturels
La nacre d'ormeau a également servi à fabriquer des hameçons pour pêcher la bonite (cousin du thon). Ses reflets lumineux attiraient les poissons, confondus avec des sardines.
Perles d'ormeau : trésors rares et précieux
Une rareté convoitée
Parfois, une masse nacrée se forme dans la coquille de l'ormeau : une perle. Ces perles, rares et naturelles, sont aujourd'hui très recherchées, notamment dans la haute joaillerie.
Formes uniques
Contrairement aux perles classiques, celles d’ormeaux sont baroques et non sphériques. En raison du manque d'espace dans la coquille, elles prennent des formes variées :
- Plates
- Allongées
- En forme de griffe
Formation
Les perles se développent dans la gonade de l’ormeau, souvent après l’intrusion d’un parasite. La spire percée de l’ormeau témoigne parfois de ce processus.
Couleurs spectaculaires
Les perles d'ormeaux se distinguent par leurs couleurs intenses et chatoyantes, produisant des effets lumineux comparables à ceux des plumes de paon.
Dimensions exceptionnelles
- Record mondial : une perle de 469 carats (93,80 g) d’Haliotis rufescens.
- Nouvelle-Zélande : Moana Natural Abalone Pearl exploite les quotas de pêche pour découvrir ces perles rares.
Attraits multiples : chair, nacre et perles
Outre leurs perles, les ormeaux offrent une chair savoureuse et une nacre idéale pour des bijoux fantaisie. Ces créations uniques séduisent une clientèle en quête d'authenticité face à la surproduction de perles de culture.
L'ormeau au Japon : une tradition millénaire
Les plongeuses Ama
Les "Ama", célèbres plongeuses japonaises, récoltaient les ormeaux (appelés "awabi") en apnée. Immortalisées dans des œuvres d’art, comme celles de Kitagawa Utamaro ou d’Utagawa Kunisada, elles incarnaient la beauté et la dureté de cette pratique traditionnelle.
Pêche et disparition
Historiquement, les Ama menaient une vie austère, marquée par des conditions de travail extrêmes. La surpêche et la pollution des années 1970 ont causé la raréfaction des ormeaux et la disparition progressive de cette activité.
Kokichi Mikimoto et les Ama
Kokichi Mikimoto, pionnier de la perle de culture, a permis à certaines Ama de travailler dans ses fermes en leur offrant des conditions dignes. Aujourd’hui, des démonstrations de plongée sont organisées sur l’île aux perles de Mikimoto pour perpétuer cette mémoire.
Un patrimoine précieux à préserver
Entre tradition, art et joaillerie, l'ormeau continue de fasciner par ses multiples richesses : sa chair, sa nacre et ses rares perles. Les initiatives de préservation, comme celles de Moana Natural Abalone Pearl, témoignent de l’importance de protéger ce trésor marin unique.